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C 'est là que tout à commencé !! Sur la route des épices : mon voyage initiatique dans la région de Sambava


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Sur la route des épices : mon voyage initiatique à Madagascar

Il est des voyages qui ne laissent jamais indemne. Le mien commence sur la côte Sud-Est de Madagascar, à Manakara. Ici, les vagues de l’océan Indien semblent mémorer des histoires anciennes, tandis que les effluves de vanille, de cannelle et de girofle flottent déjà dans l’air. Une atmosphère mystérieuse, presque envoûteuse, me saisit. Sac à dos léger, carnet de route en main, je m’élance sur les chemins de l’île Rouge, à la recherche de ses trésors cachés.

À Mananjary, 170 km plus au nord, le temps semble s'être arrêté. L’ambiance coloniale, décontractée, charme dès l’arrivée. On y flâne le long du canal des Pangalanes, véritable joyau d'ingénierie, construit par les Français dans les années 1940. Ce ruban d'eau paisible serpente entre villages, forêts et lagunes, tissant un lien vivant entre les hommes et leur environnement. Les plages de Mananjary sont belles, mais l’océan peut être capricieux : requins et forts courants en dissuadent plus d’un.

Puis, direction Toamasina, carrefour névralgique du commerce des épices et de la vanille. Un soir, attablé dans un petit boui-boui, je tends l’oreille : des hommes parlent vanille et export. Ma curiosité me pousse à les aborder. La discussion s’anime, les regards s’illuminent. Parmi eux, un producteur me propose de visiter ses plantations. C’est ainsi que je me retrouve à Mahanoro, petite ville paisible bordant le canal des Pangalanes, célèbre pour sa source aux vertus curatives qui ne tarit jamais.

Les paysages sont à couper le souffle : rizières à perte de vue, collines végétalisées, villages où les enfants courent pieds nus en riant. La route mène à des chutes cachées, à des sentiers secrets. Tout ici est authentique, vibrant.

Dans un hameau isolé, je vis quelques jours chez un producteur de poivre sauvage.

Le quotidien est simple, terrien. Sous les feuilles, les grains noirs mûrissent lentement. L’odeur est brute, presque animale. Le poivre sauvage est une émotion à part entière. Dormir là, à même le sol, manger du riz cuisiné au feu de bois, partager les silences... c’est une leçon d’humilité.

Mais c’est plus au nord que m’attend l’expérience majeure : la rencontre avec la vanille de Donatien. Direction Andapa, au cœur de la région SAVA, berceau mondial de la vanille. La RN 3b, fraîchement réhabilitée, me conduit au travers de paysages luxuriants, entre rivières, forêts, villages où le temps file lentement. La cuvette d’Andapa, avec ses 55 000 habitants, est un véritable jardin épicé : rizières dans les bas-fonds, vanilleraies sur les berges, caféiers à flanc de colline.

Mais cette richesse est fragile. La déforestation menace, poussée par le besoin de terres fertiles. C’est dans ce contexte que des producteurs comme Donatien jouent un rôle crucial. Lui, il ne produit pas n’importe quelle vanille : il cultive la Pompona

, cette gousse épaisse, charnue, issue d’anciennes variétés mexicaines. Lorsqu’il me présente une gousse de 22 cm, noire et brillante comme du bois poli, c’est une révélation. Le parfum est capiteux, profond, presque mystique. Là, dans ses yeux, je lis la fierté, l’amour de la terre, l’héritage transmis. Notre accord est clair : cette vanille doit voyager, traverser les continents, toucher les cœurs.

Donatien m’invite ensuite à Manara-Nord et Fénérive-Est, ses deux autres exploitations. Fénérive-Est, c’est la surprise : plages de carte postale, sable doré, eau turquoise, et... peu de touristes. Les hôtels sont modestes, mais les paysages sont à tomber. La plage Lakato, « La Piscine » ou encore Sahorana offrent un sentiment de bout du monde. Ici, la vanille séchée au soleil côtoie les senteurs iodées de l’océan.

Et puis, je découvre les trésors : piles de vanille Bourbon gourmet 16/18 cm, lots rares de Tsy Taitry,

fusion unique entre Planifolia et Pompona. Gousses à déclasser pour la transformation, toutes sélectionnées à la main.

Mais ce n’est pas tout. La cannelle,




les clous de girofle, le combava, le gingembre, le curcuma... tout semble sortir d’un grimoire ancien. Chaque épice a son histoire, son langage, sa force. Une mémoire sensorielle qui se transmet par les mains, par les gestes.

Ce voyage, c’est la naissance d’un projet : celui de transmettre. De faire connaître. De mettre en lumière les visages derrière les saveurs. De créer un pont entre cette terre sacrée et vos cuisines.

C’est ça, l’âme de SPICESVANI.

 
 
 

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